Elon Musk s'attaque à Apple sur Twitter


Dans une série de tweets particulièrement remarquée, Elon Musk s'est attaqué frontalement à Apple hier soir. Le nouveau patron de Twitter a commencé par affirmer qu'Apple avait pratiquement cessé toutes ses campagnes publicitaires sur Twitter, avant de lancer une provocation : « Sont-ils contre la liberté d'expression aux États-Unis ? » Elon Musk a également déclaré qu'Apple avait menacé de suspendre l'application Twitter de l'App Store, « mais ils ne nous disent pas pourquoi ». Il s'est ensuite plaint de la « taxe de 30% » que s'arroge Apple sur les transactions réalisées sur l'App Store, a retweeté la vidéo parodique de la publicité 1984 qui avait été publiée par Epic Games pour dénoncer le monopole de l'App Store, puis a déclaré que ses actions représentaient « un combat pour le futur de la civilisation. »




Depuis qu'Elon Musk a acquis Twitter, il a exprimé sa volonté de réintégrer de nombreux comptes précédemment bannis, au nom de la liberté d'expression. Il a également pris de nombreuses décisions managériales drastiques voire erratiques, notamment en licenciant plus de la moitié du personnel et en mettant en place une vérification de compte payante qui a suscité beaucoup de confusion. Il règne aujourd'hui une atmosphère de chaos et une inquiétude au sujet de la modération qui a conduit de nombreux publicitaires à se retirer du réseau social.

Selon des documents consultés par le Washington Post, Apple aurait été le plus gros annonceur sur Twitter au premier trimestre de cette année, représentant 4% des revenus de l'entreprise avec des dépenses de l'ordre de 48 millions de dollars. La semaine dernière, Phil Schiller, ancien patron de marketing d'Apple toujours responsable de l'App Store, a désactivé son compte Twitter, ce qui représente un important signal. Il y a quelques jours, Elon Musk avait annoncé que si Apple et Google finissaient par bannir Twitter de leurs App Stores respectifs, il finirait par créer son propre smartphone.
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Vos réactions (27)

pehache

29 novembre 2022 à 10:10

Je ne supporte pas ce gars, et avec lui Twitter va devenir encore plus un nid à tarés de toutes sortes, à discours complotistes, haineux, etc...

Pour autant, le fait que les mégas entreprises de la tech finissent par s'arroger la position d'arbitre sur qui a le droit de s'exprimer ou pas, est dérangeant aussi.

JCHO

29 novembre 2022 à 10:16

Avec ce gars, tout est permis. Si on l'écoute et le laisse faire, ça sera rapidement l'anarchie totale !
Et s'il veut concurrencer Apple et Google, et bien qu'il le fasse, il en a les moyens, mais il va arriver sur un marché déjà très mature.

Sylvain

29 novembre 2022 à 10:21

@pehache : ta seconde phrase a une double interprétation possible. Pour ce qui est de l'App Store, c'est un long débat en effet (qui va être grandement relancé avec les lois européennes qui arrivent). Par contre pour ce qui est des investissements publicitaires, je trouve que c'est une régulation parfaitement saine et dans certains cas beaucoup puissante et réactive que toute autre mesure qui émanerait d'une autorité étatique.

jebster

29 novembre 2022 à 10:29

Musk est l'exemple parfait du mec visionnaire (donc pas tout à fait comme tout le monde) qui a fini par péter un câble et se prendre pour Dieu. Son acquisition de Twitter risque de le ramener lourdement sur terre, comme il le mérite.

pehache

29 novembre 2022 à 11:11

@Sylvain : régulation plus puissante oui que celle des états oui, et c'est justement le problème. Car non elle n'est pas plus saine (je ne vois pas pourquoi elle le serait, et pour moi elle l'est même clairement moins : les intérêts des entreprises ne sont pas forcément les intérêts de la collectivité). Surtout quand on en arrive au point où une poignée de très grosses boîtes sont puissantes pour faire la pluie et le beau temps à elles seules.

pehache

29 novembre 2022 à 11:12

Musk a le mérite de la cohérence avec lui-même : c'est un libertarien intégrale (pour ne pas dire intégriste) hostile à toute forme de régulation.

Sylvain

29 novembre 2022 à 11:17

@pehache : elle est saine car c'est une relation normale entre une entreprise et ses clients. Ton produit ne colle plus pour une raison ou une autre, il n'est plus vendu. Simple, efficace. Et contrairement aux App Stores où tu as juste deux entreprises qui contrôlent l'essentiel du marché, le marché publicitaire est beaucoup plus éclaté. Quand ton plus gros annonceur est à 4%, ce n'est pas avec la perte de seulement celui-ci que tu es réellement mis en difficulté, il n'y a pas ici de contrôle démesuré d'une entreprise sur une autre.

pehache

29 novembre 2022 à 11:55

@Sylvain Les réseaux sociaux ne sont pas simplement des "produits", ils sont devenus des plateformes d'expression (pour le meilleur et pour le pire). De la même façon la presse n'est pas juste un "produit", et elle est l'objet de régulations qui vont au-delà de son aspect purement commercial. 4% ça n'a l'air rien de rien, mais 4% de CA en plus ou en moins c'est significatif en réalité, surtout si plusieurs autres acteurs suivent le mouvement parce qu'ils ont tous le même mode de pensée. Si Apple, Google, et 2/3 autres s'y mettent ça peut être 15% du CA qui est en jeu, et là ça commence à faire.

En élargissant le débat l'influence de ces gros groupes sur les modes de pensée est pour moins évident, et malsain. Même des détails comme la pudibonderie d'Apple qui exclut de ses dictionnaires de correction orthographique un tas de mots salaces/connotés (et même parfois simplement familiers/argotiques mais tout à fait français), ça finit par façonner l'esprit des gens.

Sylvain

29 novembre 2022 à 12:14

@pehache : le produit c'est pas un réseau social, mais la pub. Si Twitter ne parvient pas à se sortir de ce modèle économique, c'est son problème, pas celui des annonceurs. Si tu arrives à faire fuir suffisamment de clients pour que ça devienne problématique, tu peux les insulter sur Twitter (très bonne idée au passage, bravo Elon) mais on peut aussi légitimement se demander si c'est pas toi le problème. 🤷‍♂️

Maintenant si on considère que Twitter atteint un statut différent, qui se rapprocherait d'un organe de presse, alors il faut sortir du modèle économique de la publicité. On ne peut pas à la fois critiquer le fonctionnement d'une industrie et ne rien faire pour s'en dégager. Alors oui il y a eu la petite tentative de Twitter Blue, sauf que c'était du grand n'importe quoi...

pehache

29 novembre 2022 à 12:44

On peut toujours critiquer Twitter, son modèle économique, etc, mais ce n'est pas mon propos. Je dis juste que voir les plus grands groupes mondiaux se placer en position de dire ce qui est bien ou mal n'est pas satisfaisant non plus.

Theozz

29 novembre 2022 à 14:01

Apple n'a aucune obligation d'user de Twitter pour communiquer.
Si les "valeurs" de Twitter ne correspondent plus à celle de Apple, cette dernière ne communique plus par ce biais.
Je ne vois pas le problème, même après lecture des arguments de chacun.

Michel Bellemare

29 novembre 2022 à 14:12

Ce que j'aurais aimé connaître, c'est quelle formation on demande aux «modérateurs», ces juges anonymes aux décision sans appel, pour juger l'opinion des autres?

Youri

29 novembre 2022 à 15:46

@ pehache: d'autant plus d'accord avec toi qu'en plus, l'idéologie véhiculée par ces grandes entreprises est à géomètrie variable, car ne reposant en réalité que sur la défense de leurs intérêts économiques de court terme et non sur une adhésion réelle à des valeurs conformes aux droits humains fondamentaux. Il se trouve qu'actuellement, les 2 se rejoignent plus ou moins. Mais ça n'a pas toujours été le cas, et ne sera pas toujours le cas.

Sethenès

29 novembre 2022 à 16:47

"A priori", ne connaissant pas bien ce triste sire, j'ai tendance à me rapprocher de l'avis de jebster. J'ai l'impression qu'il fait partie de cette catégorie de personnes dont le pire ennemi n'est autre qu'elle-même. Voir par exemple : un ex-président américain, un ex-président français, et quelques autres.

J'ai l'impression qu'il s'agit plus d'une tentative de récupération de la part de Musk afin de s'attirer la sympathie d'un certain public "anti" de "base". S'il a ou avait des choses à dire à propos des 30% de commission, il n'avait qu'à se joindre à l'action d'Epic. Il apparaitrait, à mes yeux en tout cas, bien plus crédible.

Il est aussi possible que l'hémorragie d'annonceurs soit encore plus critique que prévue, ou tout simplement que les chiffres soient encore pire, que ceux pressentis jusqu'ici.

Je pense que la stratégie actuelle d'Apple me semble la meilleure : le silence. C'est un peu comme les discussions qui partent en vrille sur un forum : il faut au moins 2 personnes qui se bourrent le mou, sans ça, la polémique s'éteint d'elle-même.

Yann7

29 novembre 2022 à 16:54

J'adore les gens qui donnent leur avis sur des sujets qu'ils ne maitrisent pas. Mais ce que j'aime encore plus, c'est quand ils détestent un homme qu'ils ne connaissent même pas. Les médias font un boulot formidable!

Sethenès

29 novembre 2022 à 17:00

J'ajoute que cette polémique est à double tranchant. D'autres annonceurs pourraient suivre le mouvement.

Enfin, n'étant pas américain, je ne peux pas mesure l'impact réel de l'attaque mais elle peut faire plus mal qu'un européen ne le pense. N'oublions pas que l'Amérique est très divisée.

Sethenès

29 novembre 2022 à 17:04

@Yann7 : par média, tu entends Twitter ? Car effectivement dans le cas présent, si je m'en remettais aux seuls tweets, je n'aurais pas commencé mon propos par "A priori".

Yann7

29 novembre 2022 à 17:12

@sethenès twitter ne produit pas d'information comme l'afp avec factAndFurious.

LolYangccool

29 novembre 2022 à 17:24

@Yann7 : Comme si on devait tous être président de la république pour voter aux présidentielles...

Elon Musk est un grand gamin. Ce mec est détestable au possible.

fabien77880

29 novembre 2022 à 17:34

Comme toutes personnes (célèbres ou non), il y a toujours un coté "détestable" et un coté "admirable" !
libre à chacun de voir le coté qu'il préfère sans oublier que tout ça reste un avis et qu'un avis est, par définition, subjectif !

LolYangccool

29 novembre 2022 à 18:02

Depuis qu'il a acheté Twitter, Musk fait n'importe quoi.
On dirait qu'il ne réalise pas ce qu'il fait.

Youri

29 novembre 2022 à 18:42

@lol: le but de ce rachat était idéologique. Et ce n'est pas ce qu'il sait faire de mieux, comme on est en train de le voir.

LolYangccool

29 novembre 2022 à 18:58

Oui, enfin, une idéologie qui lui a coûté 44 milliards en plus du licenciement de milliers d'employés et de mauvaises actions réalisées.
Il n'est juste pas apte à gérer Twitter.

pehache

29 novembre 2022 à 19:07

@Youri tout à fait d'accord aussi. Je serais plutôt au phase avec pas mal de conceptions affichées par Apple, mais sans être dupe du tout que ce n'est que conjoncturel et que ces grosses n'agissent qu'en fonction de leurs intérêts du moment. Leur confier les clefs est tout à fait déraisonnable.

pehache

29 novembre 2022 à 19:07

@Yann7 pas besoin de medias pour savoir quoi penser de Musk, il suffit de lire sa prose.

Sethenès

30 novembre 2022 à 01:13

Pour en revenir à la discussion née dans les commentaires, je suis partagé. Je serais bien en peine de critiquer Apple sur ce point dans la mesure où c'est souvent ma position sur le site : utiliser son portefeuille pour faire savoir à Apple qu'on n'est pas d'accord avec ses choix, ses options et sa politique.

Plus fondamentalement, je dirais que la responsabilité est collective. Il existe ou a existé des alternatives à FB, TWT, YT, ... etc. Dont certaines étaient certainement payantes. Si "nous" avons choisi d'opter pour le "tout gratuit", "nous" portons une part de responsabilité dans le poids que les annonceurs ont sur ces sites puisqu'il faut bien que quelqu'un paie. Là où le pas de trop a probablement été franchi, c'est quand nos institutions ont adopté ces modes de communication. Mais elles ne l'auraient pas fait si nous n'avions pas initié le mouvement.

Objectivement, et je suis étonné que plus de personnes ne créditent pas Apple de cette révolution, c'est la firme à la pomme qui a remis le paiement au centre du jeu. Avant elle, la norme était le piratage de CDs, de jeux, d'applis, ... combien payaient les "sharewares" ? Mais en proposant le morceau de musique à 0,99$, Apple a trouvé la bonne manière de rappeler que la gratuité ne peut pas être un mode de fonctionnement durable. De là, très naturellement, l'idée de payer quelques euros pour une appli a fait son chemin avec les conséquences que l'on connait.

Pour le reste, ces questions sont en ce moment analysée par la justice américaine. Si le risque de voir Apple être obligée de scinder ses activités en plusieurs sociétés indépendantes s'éloigne, celui de devoir ouvrir son store est toujours en suspend.

Yann7

30 novembre 2022 à 14:59

Merci à tout le monde vous m'avez convaincu et même retourné le cerveau avec vos arguments percutants et teintés de tant de culture. https://twitter.com/AldoSterone111/status/1597869664012742656

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